La reconnaissance faciale est une technologie qui permet d’identifier un individu à partir d’une image de son visage. Des entreprises privées comme Google et Microsoft ont largement investi dans la création de services de reconnaissance faciale, tandis que les gouvernements et les administrations publiques se sont, eux aussi, engouffrés sur cette voie. Le problème, c’est que ces applications peuvent être utilisées à tort par des systèmes automatisés. L’objectif affiché par le gouvernement américain est de prévenir le terrorisme et le crime organisé en utilisant des technologies comme les caméras de surveillance intelligentes (Smart Cities) et l’intelligence artificielle (IA). Voici dans cet article les enjeux juridiques de la reconnaissance faciale et ses impacts sur la vie privée et les libertés individuelles.
L’objectif affiché par le gouvernement américain est de prévenir le terrorisme et le crime organisé
Depuis le lancement de leur programme de reconnaissance faciale, les États-Unis sont à l’avant-garde du développement de cette technologie. En fait, elle est utilisée dans les aéroports et les casinos pour identifier les personnes qui passent les contrôles de sécurité ou entrent dans les établissements de jeu. La technologie de reconnaissance faciale a été présentée comme un outil permettant aux forces de l’ordre de prévenir le terrorisme et la criminalité. Cliquez sur eurorights-bg.org pour en savoir plus.
Par ailleurs, le décret du président Trump sur la sécurité des frontières stipule que le ministère de la Sécurité intérieure (DHS) « doit élaborer un plan global pour identifier et réduire la fraude, le gaspillage et les abus dans notre système d’immigration ». Cela inclut des systèmes de reconnaissance faciale le long de la frontière sud, qui visent à empêcher les terroristes d’entrer illégalement dans le pays. Selon la secrétaire du DHS, Kirstjen Nielsen, qui a signé ce plan : « Nous [le DHS] sommes déterminés à sécuriser nos frontières contre toutes les menaces […]. Notre nouvelle stratégie rassemblera de multiples agences à tous les niveaux de gouvernement fédéral, étatique et local afin de sécuriser les frontières de notre pays contre toutes les menaces. »
Pour ce faire, il fait appel à une banque de données d’images (biométriques), dont la taille est extrêmement importante pour la reconnaissance faciale. Le problème, c’est que cette banque contient des milliers d’images non vérifiées qui peuvent être utilisées à tort par les systèmes de reconnaissance faciale, comme nous l’expose un rapport d’Amnesty International publié en 2018.
Le projet Safe Face vient résoudre le problème
Le projet Safe Face travaille à fournir des technologies « libres » et « douces » qui permettent aux utilisateurs de gérer eux-mêmes les données qui leur sont associées, sans avoir besoin de passer par des entreprises privées comme Google ou Microsoft qui conservent ces informations dans leurs propres datacenters. En effet, la technologie de reconnaissance faciale est utilisée depuis plus de deux décennies par les forces de l’ordre pour identifier les suspects et les personnes disparues.
Cependant, les récents développements en matière d’apprentissage profond ont permis aux algorithmes de reconnaissance faciale d’identifier des personnes à partir de séquences de surveillance ou même d’images fixes prises à distance (identification dite « hors ligne »). Cela a suscité des inquiétudes quant aux violations de la vie privée et aux abus potentiels des droits de l’homme, tels que les préjugés raciaux dans les enquêtes criminelles, les brutalités policières à l’encontre des minorités basées sur de fausses correspondances entre les visages des suspects de crimes.
En définitive, le projet Safe Face travaille à fournir des technologies « libres » et « douces » qui permettent aux utilisateurs de gérer eux-mêmes les données qui leur sont associées, sans avoir besoin de passer par des entreprises privées comme Google ou Microsoft qui conservent ces informations dans leurs propres datacenters. L’objectif est donc de créer un système où l’utilisateur ait toujours la possibilité de contrôler les informations qui circulent sur internet et dans lesquelles il peut avoir confiance.
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